lundi 5 août 2013

Week-end à NayPyiDaw : Ohéééé, y a quelqu'un ??


Panneau souhaitant la bienvenue à NayPyiDaw




Des journalistes peut-être en mal de sensationnalisme ont écrit que la construction de NayPyiDaw avait impliqué de raser une immense forêt de teck et que la capitale se trouvait au cœur de la forêt tropicale.

A ce que j’ai pu voir, il n’en est rien. Comme je l’ai décrit dans mon billet précédent (voir ‘En route vers NayPyidaw, la capitale mystérieuse’ du 28 juillet), le paysage qui entoure la ville est constitué de plaines à la végétation relativement basse agrémentées de quelques collines verdoyantes. Nous nous situons en effet ici dans la partie centrale du Myanmar, irriguée du nord au sud par les fleuves Chindwin, Sittang et surtout par l'Irrawaddy, l’artère vitale du pays qui coupe celui-ci en deux. Les principaux axes de communication ont toujours été nord-sud et NayPyiDaw a d’ailleurs été bâtie sur l’ancienne route qui reliait Yangon à Mandalay.


NayPyiDaw est une ville où l’on ne vient habituellement pas pour le plaisir ou la détente. Il s’agit d’une capitale politique et administrative dont l’intérêt touristique est limité. Je suis toutefois surpris quand les (nombreux) réceptionnistes de l’hôtel sont incapables de me fournir la moindre information sur ce que je pourrais visiter durant mon court séjour. Pas non plus de carte de la ville pour m’aider à me situer et à organiser mes journées… Le seul service qu’on me propose est d’appeler un taxi qui viendra me chercher pour me déposer où je veux me rendre. Quand je réponds que je ne sais justement pas où je veux me rendre et que je demande où je peux m’en informer, l’embarras des réceptionnistes se transforme en profond malaise et je remarque les regards affolés que s’échangent les deux jeunes stagiaires qui observent la scène depuis tout à l’heure. Je permets heureusement à tout le monde, moi y compris, de sauver la face (concept ô combien important en Asie) en leur demandant de m’imprimer les quelques plans sommaires que je finis par trouver sur internet - dont le débit semble d’ailleurs bien meilleur ici qu’à Yangon.

C’est donc muni de mon plan de format A4 que je quitte l’enceinte de l’hôtel à pied, ce qui j’en suis sûr, laisse mes interlocuteurs perplexes.

NayPyiDaw est une ville nouvelle qui a remplacé Rangoun en sa qualité de capitale et où ont été contraints de s’installer ministères et armée en novembre 2005. Lubie du féroce régime militaire du général Than Shwe qui gouvernait le pays jusqu’à l’avènement du président U Thein Sein (son ancien bras droit…) en mars 2011, la nouvelle capitale présente un urbanisme particulier… Grandiose dans ses dimensions (on pourrait y loger trois fois Paris et ses banlieues…), elle est en effet agencée en zones bien distinctes et éloignées les unes des autres.

C’est ainsi que l’hôtel où je loge est située sur un boulevard imposant et n’a pour seuls voisins que d’autres hôtels construits sur le même principe de bungalows espacés dans de grands jardins fleuris. J’apprendrai plus tard que les concepteurs de la ville ont attribué à chaque hôtel un terrain de 12 hectares où l’on se déplace donc en buggy de golf (pour les clients) ou à vélo (pour les employés). L’espace n’est en effet pas une denrée rare à NayPyiDaw, je m’en rendrai bien vite compte en entreprenant de découvrir la ville à pied.


L'avenue où se trouvent la plupart des hôtels

D’autres zones précisément délimitées et à l’agencement bien étudié séparent ainsi géographiquement les commerces, les ministères, les quartiers résidentiels des généraux, ceux des fonctionnaires, et, la plus étendue et la moins accessible, la zone militaire. Ces différentes zones de la ville sont reliées entre elles par de véritables autoroutes urbaines généralement désertes. Une ineptie pour les urbanistes occidentaux actuels où ‘mixité’ est dorénavant le mot d’ordre après être revenu du fonctionnalisme qui prônait ce type de zonage et de dissociation entre voiries et bâti.

La raison ‘officielle’ du déménagement de la capitale est que la situation plus centrale de NayPyiDaw la rend plus accessible à l’ensemble de la population birmane. Il est vrai que la capitale de la Birmanie a fréquemment été déplacée, au rythme des changements de régimes qui la dominaient. Bagan, Pyay, Thaton, Bago, etc. ont ainsi au cours de l’histoire pu prétendre au titre de capitale de l’empire ou du royaume birman du moment. La junte militaire, avec la création de cette capitale dont le nom signifie ‘cité royale’ se situe donc bien dans le prolongement d’une tradition ancestrale.

Les raisons qui sont souvent invoquées pour ce déménagement sont cependant tout autres et nettement moins en phase avec le bien-être et le souci de la population…

D’aucun y voient la volonté de mieux protéger le régime et son administration d’une invasion étrangère. Rangoun est en effet facilement accessible par voie maritime via le fleuve Irrawaddy et la junte n’a pas oublié l’incursion de l’US Navy dans les eaux territoriales en 1988 et garde à l’esprit l’invasion de l’Irak.
D’autres estiment que les raisons qui ont guidé l’exode ont davantage trait à des questions de sécurité et de stabilité intérieure. Le déplacement de la capitale rapproche en effet le régime des foyers de tensions ethniques que sont les états Shan, Karen et Chin, ce qui pourrait avoir un effet stabilisant et autoritaire sur les groupes rebelles qui y sont actifs. Mais surtout, et j’ai pu m’en rendre compte en arpentant à pied les interminables artères de cette agglomération tentaculaire, cet urbanisme ne peut que décourager toute forme de manifestation populaire et empêcher les rassemblements de population. Difficile en effet d’imaginer ici des attroupements, ceux-ci seraient en effet très vulnérables de par la configuration des lieux tandis que les grandes avenues rendraient les mouvements et interventions de chars d’assaut très faciles et rapides.

A quelques kilomètres de l’hôtel, à la limite de la zone réservée à ce type d’établissement, se trouve le ‘Gem Museum’ (‘Musée des bijoux’), commodément situé près de où sont obligés de loger tous les visiteurs étrangers.


A l'entrée du musée, entre les deux éléphants,
la forme de la Birmanie, taillée dans le jade


Le sous-sol de la Birmanie regorge de pierres et de métaux précieux. Jades, saphirs, rubis, or et argent constituent une source de revenus colossale pour le pays. Jade et rubis de première qualité ne peuvent d’ailleurs être achetés qu’à l’occasion de ventes officielles organisées plusieurs fois par an à NayPyiDaw par le gouvernement.

Le 'Myanmar Jade, Gems and Pearl Emporium' où se
déroulent les ventes officielles

Tout touriste visitant la Birmanie se verra régulièrement proposer des bijoux fastueux ou des pierres éclatantes dans les nombreux magasins et échoppes qui jalonnent les centres-villes. Beaucoup se laissent tenter. Les bonnes affaires peuvent être au rendez-vous avec des prix de vente bien inférieurs à ceux que l’on connaît en Europe, les déceptions aussi avec des pierres sans valeur que l’on a fait passer pour des pièces de qualité. Le risque existe aussi de se faire confisquer les pierres à l’aéroport s’il s’avère qu’elles n’ont pas été achetées chez un vendeur agréé par le gouvernement…

Photographies interdites dans le musée… Tandis qu’au rez-de-chaussée, un grand espace est réservé aux nombreuses boutiques vendant toutes les mêmes articles allant du bracelet de billes de jade à 1$ aux parures ornées de pierres précieuses plus bling-bling les unes que les autres, le premier étage se présente sous la forme d’un plateau sans cloison où sont présentées les collections de pierres dans des présentoirs de verre.

Au fil de mes déambulations d’un présentoir à l’autre se dévoilent des rivières de diamant, des orgies de rubis, des avalanches de saphirs, des torrents d’améthystes, des brassées d’émeraudes et autres splendeurs toutes plus étincelantes les unes que les autres ayant en commun d’être toutes originaires de Birmanie (principalement du nord du pays). Peu d’information est donnée au sujet des gemmes exposées ici si ce n’est leur origine géographique et leur prix.

Une dizaine d’employés est de faction dans cette grande galerie dont le seul rôle est d’allumer les spots individuels des présentoirs dès qu’un visiteur s’en approche pour les éteindre aussitôt le départ de celui-ci. Etant le seul touriste présent, je m’amuse pendant quelque temps à dérouter ces guides muets en changeant d’objectif à mi-chemin, en faisant des demi-tours impromptus ou en redémarrant au pied levé à peine arrivé devant un présentoir.  J’arrête ce petit jeu qui n’amuse que moi devant un gros morceau de charbon qui semble incongru et qui est peut-être présenté ici pour rappeler que les richesses du sous-sol birman ne se résument pas aux pierres précieuses.

Une moitié du plateau est consacrée au jade et aux sculptures et ornements qui en sont faits et que j’ai vus à de nombreuses reprises dans les maisons que j’ai visitées ces dernières semaines lors de mes recherches de logement. Certaines de ces pièces révèlent un travail de joaillerie extrêmement minutieux.

La prochaine étape du vague programme que je me suis fixé pour aujourd’hui consiste en la visite du NayPyiDaw Water Fountain Garden (‘Parc aux fontaines’) annoncé comme étant l’un des lieux où vont se délasser les familles de NayPyiDaw. J’y arrive assez rapidement et paie les quelques kyats exigés aux étrangers.

Le portique monumental du Jardin des fontaines
Mais où sont les visiteurs ?

Très vite, le calme des lieux me paraît étrange et c’est seul que je déambule le long des sentiers fleuris et des étangs artificiels. Une plaine de jeux que l’on s’attendrait à entendre résonner de cris et rires d’enfants est déserte et silencieuse.



Et où se cachent les enfants ?
Cet endroit me fait penser à la mélancolie que dégagent les stations balnéaires à la morte saison et c’est un peu cafardeux que je ressors du parc pour continuer mon exploration de la ville.

Mes recherches sur internet de la veille m’ont appris la présence d’un ‘National Herbal Garden’ que Wikipédia décrit comme un parc présentant plus de 700 espèces de  plantes médicinales. Féru de botanique, je décide de m’y rendre, d’autant plus que le parc est une des rares attractions mentionnées sur mon plan. Quelques centimètres sur ce plan se traduisent pourtant par une interminable marche le long de larges avenues désertes et écrasées de soleil et c’est avec soulagement que j’arrive enfin à l’entrée monumentale du jardin.




Les gens ne sont pas ici non plus...
  

Les cantonniers ne sont pas très occupés...
Les routes ne sont pas usées par le passage des voitures...




Ces trois dames, balayeuses de rue, s'accordent une pause à l'ombre. Elles me demandront
juste après de prendre leur photo de plus près !
 



Une fois passé l’impressionnant portique, je m’engage sur un large chemin goudronné et laisse sur ma gauche un abri de fortune sous lesquels sont assoupis trois hommes entourés de quelques tables et chaises pour la plupart renversées. Une centaine de mètres plus loin, je distingue sur la droite ce qui semble être une pépinière sommaire. Je m’engage dans les petites allées recouvertes de mousse et au milieu de claies servant à la multiplication de diverses plantes épiphytes. L’ambiance funèbre qui y règne et le sentiment de ne pas être à ma place ici m’incitent à rejoindre prestement l’allée goudronnée dont je me suis écarté quelques minutes auparavant.


Ni vendeur, ni client, ni jardinier dans cette pépinière
 Le large sentier s’interrompt pourtant bientôt, laissant place à une végétation luxuriante et laissée à elle-même. Après avoir vérifié que je n’avais pas raté un embranchement qui m’aurait mené dans le jardin botanique tel que je l’imaginais, je me rends à l’évidence que c’est là tout ce qu’il y a voir dans ce parc et ressors par où je suis entré.

Resté sur ma faim après ces déconvenues, je rassemble le courage nécessaire pour me diriger vers le bâtiment du parlement. Mon interprétation du plan de la ville que j’ai imprimé m’incite à croire que l’imposant bâtiment dont j’ai vu des photos est situé au milieu de l’agglomération de NayPyiDaw. Je reprends donc mon bâton de pèlerin et commence à me diriger vers ce que je pense être  le ‘centre-ville’. Je réalise petit à petit qu’il n’y a tout bonnement pas de centre-ville à NayPyiDaw…

Les boulevards que j’emprunte, où je suis le seul piéton et en tant que tel, l’attraction des rares motocyclistes qui me dépassent ou me croisent, semblent en effet ne mener nulle part et n’être bordés que de plans d’eau ou de parcs. De temps en temps, un rond-point brise la monotonie. Aucun panneau ne signale où mènent les différentes avenues qui s’y croisent.


Heure de pointe à NayPyiDaw


Pendant un bon moment, je longe une barrière élevée que je suppose être la limite du parlement. J’arrive finalement à une énorme grille qui bloque le passage vers une route qui se prolonge à l’horizon et au bout de laquelle je distingue des bâtiments que j’imagine être ceux du parlement. Le garde de sécurité qui était jusque là resté cloîtré dans sa guérite sort précipitamment dès qu’il se rend compte que je suis en train de prendre des photos à travers la grille. Rien de bien concret à photographier mais je comprends qu’il vaut mieux ne pas insister et m’éloigne. 

Quelque part là au bout se cache le parlement


Un rapide coup d’œil à mon plan me dissuade d’essayer de contourner le périmètre du parlement pour essayer de localiser un hypothétique autre accès qui me permettrait une meilleure vue du bâtiment, je pense avoir déjà parcouru une bonne dizaine de kilomètres en plein soleil aujourd’hui et je sens qu’il vaut mieux en rester là.  Le retour à l’hôtel se fera en mototaxi, une première pour moi.

Demain est un autre jour et le zoo et les éléphants blancs de la pagode de Uppasanti sont au programme. C’est en taxi que je m’y rendrai !

Le zoo est vanté comme l’une des attractions principales de NayPyiDaw. Il est vrai que ma visite imprévue au zoo de Yangon (voir l'article ‘Circle Line Train' du 25 mars dernier) m’avait laissé un goût de trop peu. La plupart des enclos y étaient vides et on m’avait expliqué que beaucoup d’animaux avaient été transférés au zoo de NayPyiDaw, plus vaste et plus moderne. Je suppose que, à l’instar des fonctionnaires birmans, on ne leur a pas demandé leur avis au moment du transfert de la capitale…

C’est en taxi que je m’y rends, le zoo étant situé bien en dehors de la ville. Le trajet pour y arriver s’avèrera plus impressionnant que le zoo en tant que tel. Le taxi emprunte en effet une voie  qui fait plus penser à une piste d’atterrissage qu’à une autoroute. Je compte jusqu’à onze bandes de circulation dans chaque sens… Et cette ampleur est encore accentuée par la quasi absence de véhicules sur cette chaussée pharaonique.


Une autoroute rien que pour moi...

Si ce n’était pour les deux ou trois motos que nous doublons, j’aurais pu croire que l’autoroute n’était pas encore en service, d’autant plus que je remarque à plusieurs reprises de petits groupes de piétons marchant au milieu d’une des bandes de circulation.

A un certain moment, des barrières et des gardes armés bloquent l’autoroute et nous sommes obligés de bifurquer sur la gauche. Le chauffeur du taxi m’expliquera qu’au-delà de la barrière commence la zone militaire où siègerait le gouvernement.

Le zoo est à l’échelle de la capitale et les allées qui le parcourent me semblent s’étaler sur des kilomètres. Au moins, les enclos des animaux y sont spacieux, à tel point que je me demande parfois si les spécimens renseignés sur l’écriteau se cachent réellement quelque part dans ces vastes enceintes… Les stars du jardin sont les cinq manchots dans leur abri réfrigéré. Une ineptie dans la fournaise que peut être NayPyiDaw et l’éloignement de la mer qui entraîne des frais énormes pour assurer la ration quotidienne des volatiles piscivores.
















Sur le chemin du retour, je demande au chauffeur de taxi de faire un crochet par la pagode de Uppatasanti, qui a été construite sur le modèle de la pagode Shwedagon de Yangon. Ce n’est pas la pagode en tant que telle qui m’intéresse mais bien les éléphants blancs qui y sont hébergés. Les éléphants blancs revêtent une signification symbolique importante pour les bouddhistes et plusieurs d’entre eux sont gardés ici.


Ici non plus, ça ne se bouscule pas...





Je lui trouve une certaine ressemblance avec Boris Johnson...






































Ma visite aux éléphants blancs sera ma dernière activité touristique à NayPyiDaw. Je reprends le bus le lendemain matin, dans les mêmes conditions qu’à l’aller. La pluie m’accueille à mon retour à Yangon, où la mousson se fait bien plus ressentir qu’à NayPyiDaw. Peut-être la junte aurait pu utiliser cette excuse-là comme raison du déménagement…

Bilan assez mitigé donc pour cette visite de la capitale. Je ne m’attendais pas à une ville bruissante d’activité mais je ne pensais pas non plus trouver une capitale fantôme dont je me demande encore où sont les 900 000 habitants officiellement recensés.

Bon d’accord, j’y suis allé un week-end, qui plus est un long week-end étant donné que le vendredi et le lundi étaient tous deux des jours fériés.
La semaine, il paraît qu’il y a des politiciens, des fonctionnaires, des diplomates et des hommes d’affaires. Mon Dieu, ça doit encore plus suinter l'ennui… ;-)


3 commentaires:

  1. Bonjour, j'ai découverts votre blog dernièrement. Ayant fait un voyage au Myanmar l'année dernière, c'est avec intérêt que je vais suivre vos articles. Par contre je ne passerais pas par la nouvelle capitale si j'ai la chance de retourner dans le pays. Au plaisir. Patrice de Paris.

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    1. Bonjour! Disons que la ville ne vaut pas le voyage à elle seule.... Cependant, comme me l'a dit un touriste à Yangon, 'Il n'y a rien à voir, mais ça vaut le coup d'être vu !'.
      Ce que j'en retiendrai c'est surtout cette atmosphère bizarre, les larges avenues désertes et ces autoroutes énormes, qui ne servent à personne.
      Je dirais qu'en tant que touriste, pourquoi ne pas y faire une rapide incursion en chemin vers Mandalay par exemple, mais certainement pas prévoir d'y rester plus de quelques heures...
      CédricenBirmanie

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  2. Je suis actuellement au lac Inle et m'apprête à prendre un bus pour la capitale. J'avais entendu dire que c'était une ville morte, c'était un peu pour le fun que j'ai pris la décision d'y aller, juste histoire de voir de que ça fait de visiter une capitale vide en Asie. Par contre j'ai déchanté en voyant les prix des hôtels... Je ne resterais que la journée et repartirai le soir même.

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